Dans les coulisses du Cirque d’Amiens : des artistes venus de tous horizons !
Installé sur l’Esplanade Longueville, le Cirque d’Amiens accueille cette saison une troupe peu ordinaire. Derrière les rideaux usés et les projecteurs vacillants se préparent des artistes venus de tous horizons, réunis par un même désir de scène.
À leur tête, la femme barbu, originaire du quartier Saint-Leu, fut autrefois dentiste. Elle dirige la troupe avec fermeté et fierté, refusant qu’on les réduise à une simple curiosité. À ses côtés, le géant, un ancien pharmacien, raconte comment sa taille hors normes rendait périlleuse la manipulation des fioles, avant qu’il ne trouve dans le cirque un espace à sa mesure.
La femme canon, anglaise et amoureuse de la vie Amiénoise et des oiseaux, confie son attachement au thé, “le seul vrai manque depuis son arrivée en France”. Le bossu, discret et méticuleux, vient d’un petit pays d’Europe de l’Est ; il veille à l’équilibre des installations avec un soin silencieux. Le jongleur, parisien, a quitté son appartement du faubourg Saint-Antoine pour vivre sa passion, retrouvant dans la troupe une famille de cœur.
Enfin, la femme aux petites jambes, autrefois libraire dans un village près du Touquet, parle peu, mais garde toujours un ouvrage dans sa loge. Elle évoque les livres avec la même tendresse que ses numéros.
UNE Troupe qui évolue loin des préjugés
Tous se montrent aimables, attentifs, et profondément humains. Bien loin des préjugés, ils revendiquent une pratique artistique sincère, faite de travail, de talent et d’un profond respect du public. Une quinzaine de représentations est prévue. Le chapiteau est prêt.
Déjà, les premiers spectateurs venus assister aux répétitions décrivent un univers singulier, touchant et spectaculaire. Le cirque, malgré sa structure fragile, tient bon face aux vents d’automne et aux regards parfois inquiets. Et sous sa toile tendue, ces artistes venus d’ailleurs s’apprêtent à offrir, le cœur en piste, bien plus qu’un simple divertissement.
Par D. Bynov
Une couturière lance un journal de mode
Mademoiselle Berthe Lemoine, couturière installée rue du Don, a annoncé la parution d’un petit feuillet mensuel illustré dédié aux tendances locales. On y parlera de cols montants, de jupes à plis, de tissus abordables, et des erreurs à éviter selon la saison. “La mode est une affaire de bon sens, pas de fortune”, assure la modiste, qui ambitionne de diffuser sa feuille gratuitement dans les commerces.
L’HOMME QUI NOUS FAIT PERDRE NOTRE LATIN !
Il s’appelle Éloi Mercier, mais les habitués du centre-ville le surnomment simplement “l’homme qui nous fait perdre notre latin”. Poète raffiné, amateur de lettres, il passe ses après-midis assis sur un banc, à l’ombre d’un vieux chêne fendu. Entre deux gorgées de thé vertC'est une couleur intéressante..., son préféré, il observe le vol des mésanges et griffonne des vers aux rimes troublantes. Certains disent qu’il parle seul, d’autres affirment qu’il murmure à la langue elle-même. Quoi qu’il en soit, ses textes laissent souvent le lecteur bouche bée…
UNE PLUME PARISIENNE REJOINT NOTRE RÉDACTION
Nous sommes heureux d’annoncer l’arrivée de M. Claude Delafuye au sein de la rédaction du Temps. Jeune journaliste, il nous vient de la capitale où il a été remarqué pour sa brillante rubrique dans Le Petit Parisien. Apprécié pour son style novateur et très professionnel, il a été recruté pour apporter son talent à notre journal. Monsieur Delafuye sera notamment chroniqueur criminaliste.
La Fête des Hortillonnages : Amiens prépare une célébration grandiose !
Sous l’impulsion de Monsieur le Maire Alphonse Fisquet, la ville s’apprête à célébrer ses hortillonnages par une grande fête populaire, dont la date sera annoncée dans les jours à venir, et ce malgré l'étrange phénomène visuel qui a soulevé les passions (et les fiacres) dernièrement.
Un défilé de barques fleuries sur les canaux ouvrira la journée, suivi d’une exposition horticole place Parmentier et d’un spectacle musical et théâtral au kiosque du Mail. Les festivités se concluront par un bal populaire illuminé de lanternes flottantes sur les quais.
Plusieurs personnalités notables sont attendues, dont des membres de la Revue Agricole et des figures du monde littéraire et scientifique. Les préparatifs battent leur plein, et la ville entière semble déjà vibrer au rythme des guirlandes et des fanfares à venir.
Amiens, lumière du Nord et berceau du Temps. Ce journal paraît tous les mercredis. Imprimerie Drouin & Fils, rue de la République, Amiens.